Isabelle Junck : prendre l’écriture au sérieux

Le désir d’écrire…

Le passage enfance-adolescence, qui correspond pour moi à l’entrée au collège, m’a plongée dans un état de confusion, de mal-être, de décalage avec la réalité, avec les exigences. De manière spontanée, et grâce à la découverte du réconfort que pouvaient apporter les livres, l’écriture est alors apparue comme une échappatoire, une manière de respirer à nouveau, de s’inventer une vie alternative et un peu plus « maîtrisée ».

Les premières pistes 

Au début, les thèmes étaient autocentrés. Chaque jour après l’école, je noircissais des cahiers de vies et de personnalités que je me rêvais. Il s’agissait donc de variations sur un même thème… J’ai gardé ces cahiers, mais je n’ai jamais osé les relire !

Prendre l’écriture au sérieux et progresser

Il y a eu une alternance entre de longues phases sans écriture et un besoin récurrent d’y revenir tout au long de l’adolescence. Avec l’âge adulte est arrivée la volonté d’écrire sur autre chose que sur « moi », chose pas facile ! Je ne compte pas le nombre de récits avortés. Après avoir été occupée par l’écriture plus « scolaire » pendant les études, j’ai vraiment pris conscience de mon attrait pour l’écriture fictionnelle, et du désir de la partager avec des lecteurs. Avec l’encouragement de mon entourage, j’ai décidé de prendre l’écriture plus au sérieux et de progresser.

Réussir à écrire 

J’ai décidé il y a trois ans de réduire ma tâche d’enseignement à 75%. Ce métier me permet de travailler beaucoup à la maison, et donc de retrouver mon cadre idéal pour écrire, au calme. Le désavantage, c’est que les cours à préparer et les nombreuses copies d’élèves à corriger me narguent… Il faut donc apprendre à s’organiser, à créer des moments propices à l’écriture, même s’ils sont brefs.

Des freins ?  

En ce qui me concerne, j’essaie, pas toujours avec succès, d’occulter des pensées comme : que penseraient ceux qui me liraient ? Je n’arrive pas à écrire comme… Cette histoire n’a aucun intérêt etc. Bien-sûr, il y a aussi le sentiment de manquer de temps, d’idées, … Il faut surmonter certaines peurs, peut-être aussi parfois une paresse…

Le coaching 

Dans la frustration de vouloir progresser mais d’ignorer comment, j’ai pensé qu’il me faudrait un regard objectif et professionnel sur ce que j’écris. C’est là que j’ai        « rencontré » Frédérique en atelier par courriel. Cela fait quatre ans que j’écris sous son regard stimulant et bienveillant, ce qui m’a permis d’être plus cadrée et de ne pas abandonner aussi vite. J’ai déjà rédigé quelques nouvelles et un roman. En ce moment, le suivi est très régulier et me permet doucement d’évoluer, de concrétiser mon souhait de finir un roman qui corresponde enfin à mes attentes.

En ce moment …

Un roman à la fois réaliste et fantaisiste sur un village particulier touché par une escroquerie, avec des retombées sur de nombreux habitants ; le tout est raconté à travers le regard d’une adolescente, sa relation à son entourage, son initiation à l’amour, une enquête qu’elle décide de mener.

Interview réalisée en février 2020 
Photo d’Isabelle Junck